Yoann Barbereau a vécu près de dix ans en Russie, où il a notamment dirigé l’Alliance française d’Irkoutsk. En 2020, il publie chez Stock Dans les geôles de Sibérie, un premier livre salué par la presse et les lecteurs.
« Aucune existence ne se conte, aucun humain n’est capable d’embrasser une vie entière – aussi brève fût-elle – avec des mots. On peut seulement donner des portraits, de soi-même ou d’autres que soi, toujours provisoires, avec leurs couches entrelacées et leurs glacis, avec leurs blancs et leurs repentirs. »
Le XXI è siècle commençait, elle sortait de l’adolescence, une tresse savante posée sur l’épaule gauche. Je rencontrai Yana dans une rue en chantier du sud de la Russie. Nous devînmes alliés. Nos chemins se séparèrent puis se croisèrent de nouveau des années plus tard, dans une prison sibérienne. Ensemble, nous partîmes en cavale.
Elle est archéologue, anthropologue articulant des mots oubliés, orpheline, mère d’un soldat qui guerroie dans les plaines d’Ukraine, elle est fauve quand cela lui chante, magicienne ou putain quand les circonstances l’imposent.
Ne lui dites pas qu’elle est romanesque. Yana vous toiserait, répondrait qu’elle aura toujours plus d’imagination qu’un malheureux personnage de fiction. À tout prendre, elle préfère se reconnaître dans un tableau peint par Ilya Répine un siècle avant qu’elle naisse. Pour elle, j’ai voulu faire sonner les tambours de la langue dans un livre-cérémonie. Et que naissent des portraits capables d’abriter dans leurs fêlures toutes les Yana.
Crédit photos : Elina Barbereau
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