Je m’appelle Matthieu Guigo. La poésie est toute ma vie et ce, depuis qu’elle m’est tombée dessus au début de mes études de Lettres Modernes à Rennes 2. Ce fut à l’époque, je l’ai ressenti comme tel, à la fois une libération et une charge. Je savais, je n’étais pas ignorant, que l’on “entre en poésie” et que cela détermine toute l’existence future. J’ai fait un mémoire de Maîtrise mention très bien sur Georges Perros. Là encore, cela fut déterminant. Il fallait trouver une écriture terrienne, à la hauteur de l’exigence de l’expérience poétique perrosienne. En même temps, même si mon mémoire s’intitulait “Georges Perros : le refus de la transcendance”, j’étais, moi, attiré vers les hauteurs. C’est la vie que j’ai menée, pendant 25 ans après ces étude, qui a fait le compromis de ces deux extrêmes : le réel et le lyrisme. Maintenant, je peux m’exprimer avec ma poésie, j’en tire un bienfait spirituel. J’écris pour sauver quelque chose, je ne sais quoi. Je voudrais partager ma poésie tout en gardant l’exigence qui est la mienne.
La poésie est souvent ancrée dans un territoire, un terroir, c’est de l’endroit que naît l’inspiration vers l’ailleurs. Bocage, le recueil, s’inspire donc de l’atmosphère d’un tel lieu, à la fois bucolique et naturel, propice à des relations humaines simples. La poésie doit être simple, comme les gens, comme les sentiments. Dans les champs, dans la ville, j’écris pour être plus présent, terrien, mais aussi pour proposer, par la langue, un échappatoire au quotidien. Bocage parle d’ici, parle d’ailleurs. Car une voix incarnée parle à tous. J’ai voulu écrire pour celui qui est malheureux quelque part. Lui écrire pour lui donner la parole. La mienne, la sienne.
Jours de présence : vendredi après-midi et dimanche après-midi
- Fonction/Mandat : Auteur