Laurent Morival est docteur en histoire contemporaine de l’Université de Nantes, enseignant dans le secondaire et membre associé de l’UMR TEMOS (Temps, Mondes, Sociétés), CNRS, Universités d’Angers, Bretagne Sud, Le Mans.
Avant de repérer les principaux acteurs de la légitimité, les faits recueillis rendent compte d’une opposition multiforme qui trouve une expression politique. Ensuite, l’objectif est de montrer comment les « insoumis » à l’armée et des ruraux se sont mêlés à l’épopée de la duchesse de Berry, dont l’échec était prévisible avant même la tentative de soulèvement de juin 1832. A partir du début du mois de juin 1832, la répression s’accentue dans le cadre de l’état de siège, puis elle trouve une nouvelle orientation sous la responsabilité de Paulze d’lvoy, préfet de la Vendée de 1833 à 1841. Durant cette période, l’autorité préfectorale s’est affermie. Les actes de la « chouannerie » deviennent de plus en plus rares. Quelques « insoumis » à l’armée échappent à la répression. Ils ne vivent pas isolés. Ils sont soutenus par la famille, les voisins, les nobles locaux mais aussi par les réseaux clandestins. Les années 1835-1836 marquent alors un tournant. La violence disparaît progressivement. Les autorités n’envisagent plus avec sévérité les actions isolées. La répression s’estompe. Les mesures de clémence judiciaire permettent d’envisager une forme de réconciliation. Les crises économiques et politiques des années 1839-1840, en France, n’affectent pas la Vendée. Aucun trouble sérieux n’apparaît. Mais le département n’est pas pour autant pacifié. Les autorités restent vigilantes. Au moindre incident, l’imaginaire répressif l’emporte. Cette fin de décennie permet cependant d’envisager la pacification. Mais le légitimisme reste une valeur. Toutefois les ruraux ne prennent plus les armes et la noblesse légitimiste trouve une autre voie d’opposition dans l’écriture pour justifier l’échec de 1832 et commence à s’impliquer dans le domaine économique, afin de rentrer en compétition avec les libéraux.
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